Proxicare dévoile les 1ers résultats de son Observatoire des financements innovants de la santé
< Actualités - Publié le 18 juin 2021

Proxicare dévoile les 1ers résultats de son Observatoire des financements innovants de la santé

Pour obtenir la version complète des résultats de l’observatoire c’est ici : http://www.proxicare.fr/news/obtenez-les-resultats-de-lobservatoire-des-financements-innovants-en-sante/

 

Face à la transition démographique et épidémiologique, des réformes sont engagées pour diminuer le poids de la tarification à l’acte, jugée inadaptée à une bonne coordination des parcours, en particulier dans la prise en charge des patients en affection de longue durée. Des expérimentations sont aujourd’hui déployées, mettant en œuvre de nouveaux modes de financement et de rémunération, notamment sur des critères de qualité et de performance. Décryptées dans l’Observatoire des financements innovants en santé, ces expérimentations portent les organisations et les parcours de soins de demain. Le cabinet de conseil Proxicare fait le point sur ces évolutions, les leviers d’efficacité et les nouveaux modèles économiques.

 

Les 10 Chiffres Clés

  • 84 expérimentations innovantes lancées par les pouvoirs publics et passées au crible
  • 200 000 patients concernés par ces dispositifs innovants de prise en charge
  • 4 régions abritant le plus grand nombre de ces innovations : l’Occitanie, l’Île-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes et les Pays de la Loire
  • 4 millions d’euros en moyenne par expérimentation sont alloués à la prise en charge des patients
  • 1 expérimentation sur 5 prévoit la mise en place de rémunérations sous forme de prime à la qualité, sécurité et/ou à la performance.
  • 38 % des projets innovants financent la coordination entre professionnels de santé et l’exercice coordonné
  • 52 % de ces projets concernent la prise en charge des pathologies chroniques ou liées au vieillissement
  • 1 expérimentation sur 2 intègre le financement de soins ou d’activités non remboursés par l’assurance maladie (psychologue, diététicien, éducateurs en activité physique adaptée…)
  • 19 % des projets innovants mettent en place une rémunération à la patientèle (et non au patient)
  • 21 % des projets incluent un dispositif médical (télésurveillance, automesure, matériel bucco-dentaire)

 

UNE TRANSFORMATION DE GRANDE AMPLEUR
Les expérimentations analysées par Proxicare concernent plus de 200 000 patients sur les territoires. Les régions abritant le plus grand nombre de ces innovations sont l’Occitanie, l’Île-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes et les Pays de la Loire.

Les expérimentations lancées reposent sur deux types de financement : l’un dévolu à la prise en charge des patients et l’autre aux crédits d’ingénierie et d’amorçage. L’enveloppe dédiée à la prise en charge des patients atteint 4 millions d’euros en moyenne par projet. Mais les dix projets les plus dotés représentent 60% des fonds engagés, c’est-à-dire plus de 200 millions d’euros ! On y retrouve notamment les expérimentations ministérielles IPEP (incitation à la prise en charge partagée), EDS (épisodes de soins) et PEPS (Expérimentation d’un paiement forfaitaire en équipe de professionnels en ville), mais aussi des initiatives régionales comme TSLA Occitanie (Expérimentation relative aux Troubles Spécifiques du Langage et des Apprentissages). « Le montant alloué à chaque expérimentation nous permet de repérer les solutions dans lesquelles les pouvoirs publics placent le plus d’espoirs, en l’occurrence, celles qui encouragent un financement au forfait et l’exercice médical coordonné », note Véronique Lacam-Denoël.

EXERCICE COORDONNÉ ET NOUVEAUX METIERS
38 % des projets innovants financent la coordination entre professionnels de santé et l’exercice coordonné. « Cette coordination autour du patient, auparavant absente ou presque des nomenclatures et des prises en charge par la Sécurité Sociale, est fondamentale pour répondre aux nouveaux besoins liés aux transitions épidémiques et démographiques », remarque Véronique Lacam-Denoël, associée fondatrice de Proxicare.

Autre enseignement : une expérimentation sur deux concerne le financement de soins non remboursés par l’assurance maladie (psychologue, diététicien, éducateurs en activité physique adaptée et travailleurs sociaux). « Ces professionnels de santé deviennent incontournables dans le parcours de soins des patients âgés ou atteints de maladie chronique », note Véronique Lacam-Denoël. « Notre observatoire montre par exemple que les nutritionnistes ou les éducateurs en activité physique sont sollicités pour accompagner les personnes obèses ou les malades de cancer et les psychologues auprès des personnes âgées ayant des troubles cognitifs ».

RÉMUNÉRATION AU FORFAIT ET INTÉRESSEMENT À LA QUALITÉ
52 % de ces projets concernent la prise en charge des pathologies chroniques ou liées au vieillissement. « Ce ciblage des dispositifs expérimentaux est cohérent avec les transitions que nous vivons actuellement », analyse Véronique Lacam-Denoël. Les projets traitant des problématiques liées à l’obésité et à la santé mentale représentent respectivement 8 % et 9 % des expérimentations, soulignant l’importance des moyens mobilisés pour faire face à des pathologies qui progressent dans la population.

19 % des projets innovants mettent en place une rémunération à la patientèle (et non au patient). Par exemple, l’expérimentation PEPS organise une rémunération forfaitaire collective pour le suivi de l’ensemble d’une patientèle, notamment les personnes âgées de plus de 65 ans ou celles souffrant de diabète. Le montant du forfait dépend en outre du nombre de patients suivis, de la qualité de la prise en charge et de la part de soins réalisée en équipe. « Ce type de rémunération est disruptif dans un pays qui reste profondément marqué par la culture de la médecine libérale et du paiement à l’acte », indique Véronique Lacam-Denoël.

Une expérimentation sur 5 prévoit la mise en place de rémunérations sous forme de prime à la qualité. Cette prime dépend de l’atteinte d’objectifs fixés pour la santé d’un patient (par exemple l’oxygénation des tissus pour les personnes atteintes d’insuffisance respiratoire) mais également d’une population de patients (baisse globale du nombre d’hospitalisations). « Ce type de rémunérations est clé pour passer d’un système de santé curatif à un système qui remet la prévention au cœur de la pratique des professionnels », analyse Véronique Lacam-Denoël.

FINANCEMENT DES TECHNOLOGIES EN SANTÉ
Enfin, 21 % des projets incluent un dispositif médical (télésurveillance, automesure, matériel bucco-dentaire). Ces derniers occupent une place de plus en plus importante dans le suivi des maladies chroniques notamment, les diabétiques pouvant par exemple surveiller leur taux de glycémie grâce à des outils d’automesure.  « Ces dispositifs permettent au système de gagner en efficience, et de rendre accessibles des soins à des personnes à mobilité réduite ou isolées sur les territoires », commente Véronique Lacam-Denoël.

Selon la fondatrice de Proxicare, « ces nouveaux modes de financement posent des questions clés pour l’avenir de notre système de protection sociale : l’Assurance maladie peut-elle continuer à supporter seule le coût de ces nouvelles rémunérations, comme c’est le cas dans ces expérimentations ? Quelle place pour les complémentaires santé dans ce nouveau système ? Jusqu’où les professionnels de santé accepteront-ils de se voir rémunérer directement par les pouvoirs publics (et non plus par leurs patients) ? Comment vont évoluer leurs modalités de facturation ? Quelle place auront les structures en charge de répartir les forfaits entre plusieurs professionnels de santé ? Quels indicateurs pour mesurer la qualité et l’efficience des soins ? Autant de questions sur lesquelles nous travaillons au quotidien avec les acteurs de notre système de santé, tant les réponses auront des répercussions profondes sur l’ensemble de l’écosystème. »


Point méthodologique

Une expérimentation, telle définie par Proxicare, est caractérisée par les éléments suivants :

  • Un cahier des charges unique,
  • Un mode de financement dans lequel les montants alloués aux différents acteurs sont identifiés et spécifiques à cette expérimentation,
  • Un scope, qui porte soit sur la pathologie, soit sur la zone géographique ou sur la population concernée.

 

Webinaire :

A quoi ressembleront les organisations et les parcours de soins de demain ? Comment les anticiper et identifier les opportunités qu’ils représentent ?

Découvrez les résultats du 1er Observatoire des #financements innovants en santé lors de notre webinaire, le 01 juillet 2021 de 8h30 à 9h30.

Pour s’inscrire, c’est ici : https://forms.gle/xsJg6uhu1ogSuxnW7

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